Compte-rendu de la Conférence-débat du 19 septembre 2017.
Les participants à cette réunion étaient principalement les médecins des hôpitaux et les médecins de ville qui avaient pu se libérer à 19 h 00. Nous avons été accueillis par Mr Guillaume WASMER, directeur du groupe Hospitalier Nord – Essonne depuis Aout 2014.
La présentation a pris la forme d’une conférence, mais nous n’avons pas eu de débat car le projet est purement hospitalier. Les médecins de ville sont mis au courant du projet, mais leur avis est facultatif.
Le projet de fermeture des 3 sites hospitalier Orsay, Juvisy et Longjumeau est prévu dans les 5 ans à venir et la décision finale de faisabilité est prévue pour février 2018 (et non plus fin 2017 comme annoncé aux conseils de quartier de juin dernier).
La mort annoncée de ces 3 hôpitaux est étayée par bon nombre d’arguments : Hôpitaux anciens, obsolètes, peu adaptés, trop de lits, pas assez d’ambulatoire, absence de parking, localisation en centre ville peu pratique, attractivité nulle pour les jeunes médecins.
Il faut rappeler que l’hôpital d’Orsay à lui seul avait bénéficié de 2 plans de restructuration et de modernisation en 2007 et 2012. L’ARS (Agence Régionale de Santé) avait émis des avis favorable avec des notes excellentes aux infrastructures. Bon nombres de services terminent des travaux de rénovation complets.
Il faut rappeler par ailleurs, la gestion catastrophique de l’hôpital de Juvisy qui a « plombé » les comptes de ce dernier et du groupement hospitalier Nord Essonne par la même occasion.
Dans l’intervalle des 5 ans à venir, 40 millions d’euros seront investis dans les anciennes structures pour les maintenir en état (aucun détail sur cette dépense qui s’étale sur 5 ans).
3 centres d’urgences avec accueil 7 jours sur 7 de 9 h 00 à 22 h 00 seront ouverts à Longjumeau (novembre 2017), à St Geneviève des bois (2018) et à Juvisy ( 2021). Orsay devient donc un désert médical hospitalier.
Le nouvel Hôpital comptera 3 fois moins de lits, avec une capacité de 416 lits. Il sera entièrement tourné sur Saclay et le nouveau pôle de développement, avec des services de consultation pour les étudiants et les chercheurs, un service d’ambulatoire, 800 places de parking en sous sol.
Le bilan social est lourd, car l’arrivée de ce nouvel hôpital nécessite la suppression de 625 postes, tous secteurs confondus. on a pu noter une certaine discrétion sur le sujet. Cependant, le directeur a expliqué que 200 à 250 personnes quittent les 3 établissements chaque année, et le non renouvellement de ces postes, pourrait permettre de réduire l’effectif.
Comment une entreprise de cette taille, qui perd autant d’employés par an ne peut-elle pas se poser la question des conditions de travail et de la gestion des ressources humaines ?
Le budget, s’il est tenu, en plus des 40 millions qui seront dépensés dans des structures qui vont fermer, est estimé à 200 millions d’euros. L’acquisition du terrain ne coûte quasiment rien, et le détail des investissements n’a pas été détaillé.
Les questions posées par les Professionnels de santé
Et les réponses qui leur ont été données.
– Que deviendront les sites des anciens hôpitaux ?
Les terrains seront vendus pour autofinancer la nouvelle structure. Ce sont les communes qui décideront du devenir des terrains, les projets sont vagues : maison médicale, EPAD, activité économique autour de la santé ?
– Pourquoi n’existe-t-il aucune coopération entre le service des urgences de l’hôpital et la maison médical d’urgence ?
(Question posée par le Docteur Bonnier).
Réponse faite au Dr. Bonnier (en attente).
Malgré les éléments sensés nous rassurer…
… nous persistons à penser que ce projet est sous-dimensionné.
On détruit 3 hôpitaux de 400 lits pour en créer un seul de 400 lits et on ne semble pas prendre en compte l’augmentation importante de population prévue sur le plateau de Saclay.
Des questions restent en suspend
En quoi, la fermeture de toute structure hospitalière à Orsay est une bonne chose pour la médecine hospitalière de proximité ?
Pourquoi faut il absolument récupérer les terrains de l’hôpital et dans quel but ?
En quoi, ce nouvel hôpital sera-t-il plus performant sur le plan purement médical
( on ne parle pas infrastructure, on parle de qualité des médecins) ?
En attendant de recevoir des réponses convaincantes à ces questions, nous sommes très dubitatifs quant aux sommes dépensées en infrastructures, sans aucune garantie d’un meilleur service médical pour nos concitoyens.
Pour Orsay en Action,
Dr Patrick Simon-Laneuville, Ophtalmologiste