Les éléments à retenir
Si vous n’avez pas plus de 30 secondes à consacrer à la lecture de cet article, voici ce qu’il faut en retenir.
– Deux caméras ont été posées en centre-ville depuis le mercredi 13 septembre.
– L’une est située Place de la République, l’autre au croisement des rues du Lycée et Ernest Lauriat.
– La demande a été faite par l’association des commerçants de la ville d’Orsay suite à plusieurs effractions commises dans le centre-ville.
– Il a fallu attendre l’agression d’un commerçant à son domicile (après avoir été suivi depuis son lieu de travail) pour que la mairie réponde favorablement à la demande des commerçants.
– Pendant plusieurs semaines la mairie et la préfecture se sont renvoyées la balle, chacune accusant l’autre d’être responsable du retard pris pour l’implantation des caméras.
– Le commerçant agressé ayant été à nouveau suivi au mois d’août, les commerçants ont lancé une pétition pour réclamer la vidéosurveillance.
– Les caméras ayant été posées sans en avertir les commerçants, la pétition a continué à circuler.
– La pétition a recueilli 150 signatures en une semaine.
– La préfecture a donné son accord pour la pose de 45 caméras sur l’ensemble de la commune.
– Seul l’achat de 3 caméras a été inscrit au budget 2017.
Comment en est-on arrivé là ?
Depuis plusieurs années les commerces du centre-ville sont victimes de tentatives d’effraction diverses et variées. La plus spectaculaire étant certainement l’attaque à la voiture bélier de la boutique Marionnaud en octobre 2013.
Le magasin Marionnaud attaqué à la voiture-bélier cette nuit ! – Orsay en Action
Cette nuit la boutique Marionnaud, située 17 rue de Paris, a été la cible des vandales. La devanture du magasin a été détruite à la voiture-bélier. Plusieurs semaines de réparation seront …
Parmi les commerces, c’est la bijouterie d’Orsay qui a payé le plus lourd tribu avec plusieurs attaques à main armée en plein jour, dont une où la bijoutière a été ligotée par ses agresseurs.
Les commerçants en sont donc venus, il y a plus d’un an, à demander à la mairie la mise en place de la vidéosurveillance.
Une nouvelle agression d’un employé de la bijouterie, fin avril, les a amenés à manifester leur impatience.
Des « actes inqualifiables »
Suivi depuis son travail jusqu’à son domicile, l’employé de la bijouterie a été agressé en descendant de son véhicule. Mis à terre et roué de coups.
Sur la demande de la présidente de l’association des commerçants, le maire a pu rencontrer la victime et a écrit, le 4 mai 2017, aux commerçants du centre-ville.
Vous pouvez lire cette lettre en cliquant sur le lien suivant.
Selon le Maire, « La mise en place de la vidéosurveillance a subi un retard suite aux atermoiements de la Préfecture ».
Selon les informations orales recueillies auprès de la Préfecture, ce serait la mairie qui n’aurait pas envoyé en Préfecture les bons documents (ou les aurait mal rédigés).
Afin d’en savoir plus, la Présidente de l’association des commerçants a écrit à la Préfète de l’Essonne en date du 06 mai 2017.
Vous pouvez lire cette lettre en cliquant sur le lien suivant.
La réponse de la préfecture
Le 3 juillet 2017, la mairie reçoit enfin l’arrêté préfectoral « autorisant la modification du système de vidéoprotection ».
Le Maire a pris soin d’en profiter pour demander les autorisations pour tous les points sensibles.
Précisons que, selon nos informations, l’idée n’est pas d’installer des caméras partout où l’on a demandé l’autorisation, mais plutôt d’avoir demandé l’autorisation partout, pour ne pas avoir à attendre une nouvelle autorisation si un besoin urgent se faisait sentir.
En clair, si la commune d’Orsay est autorisée, pour les 5 ans à venir, à mettre 45 caméras supplémentaires sur son territoire, dans les faits seules trois caméras ont étés mises au budget 2017. Les deux installées et une troisième retournée chez le fabriquant pour vice de forme.
La mairie oublie de prévenir les commerçants
Le courrier a été reçu le 3 juillet mais malheureusement aucune communication n’est faite auprès des commerçants.
Pour ne rien arranger, sur un autre sujet, fin juillet la mairie prévient au tout dernier moment les commerçants situés au début de la rue de Paris que des travaux vont commencer alors qu’ils sont encore en pleine activité.
Il leur faudra taper du poing sur la table, et demander si on cherche à les faire partir, pour amener la mairie à retarder les travaux d’une semaine.
L’employé de la bijouterie à nouveau suivi
Le 3 août l’employé de bijouterie est à nouveau pris en filature depuis son travail jusqu’à son domicile.
Un arrêté qui passe mal
A leur retour de vacances, les commerçants d’Orsay n’ont toujours pas de nouvelles de la mairie concernant l’avancée de la vidéosurveillance.
En revanche, ceux qui vendent de l’alcool découvrent dans leur boîte aux lettres un arrêté municipal leur interdisant d’en vendre trois jours plus tard (les 25 et 26 août).
Motif : la tenue d’un festival de musique dont les organisateurs sont eux autorisés à vendre leur bière artisanale.
A quelques frondeurs prêts, l’arrêté sera respecté.
Pas de chance pour ceux qui sont spécialisés dans la vente d’alcool, ils ont dû fermer boutique.
Les autres se sont adaptés de diverses manières
La pétition des commerçants
C’est dans ce climat, où les commerçants ont l’impression d’être abandonnés par la mairie, que l’association Comm Orsay a décidé de lancer une pétition pour réclamer la vidéosurveillance.
La pétition est lancée le vendredi 15 septembre, sans savoir que depuis deux jours deux caméras (inopérantes alors) ont été posées par la mairie.
En une semaine, la pétition recueille un peu plus de 150 signatures.
Les Caméras
Les caméras sont-elles conformes ?
Nous avons des informations divergentes à ce sujet et ne sommes pas assez qualifiés pour savoir qui a raison.
Les caméras posées sont de type « nomade » c’est à dire qu’elles pivotent pour surveiller plusieurs axes.
Problème, une voiture ou un individu qui tournerait dans le même sens et au même rythme de la caméra pourrait passer inaperçu.
Selon certaines de nos sources, la préfecture refuserait ce type de caméras et demanderait à la mairie de remplacer chacune par 3 ou 4 caméras fixes.
Selon une source proche du maire, les caméras en place seraient tout à fait conformes et auraient vocation à être définitives.
On devrait en savoir plus après le 5 octobre : une fois la phase de test terminée, un état des lieux devrait être fait pour implantation définitive.
Un oubli de plus ?
Posées depuis une douzaine de jours, les caméras commencent à être remarquées par les Orcéens et alimentent depuis lundi (25) soir les discussions sur les réseaux sociaux.
Une remarque a attiré notre attention :
« Je n’ai pas vu l’indication d’une quelconque surveillance de la voie publique d’où mon questionnement »
Nous n’en avons pas vu non plus mais en cherchant à répondre à la question, voici ce que nous avons trouvé.
Vidéosurveillance de la voie publique et des lieux ouverts au public
La surveillance de la voie publique (rues, routes, etc.) ou d’un lieu ouvert au public (gares, mairies etc.) peut être autorisé pour différents motifs. Dans un lieu privé, aucune autorisation n…
Dans l’onglet « Droit à l’information » on peut lire :
« Le public doit être informé de l’existence du système de vidéoprotection.
L’information sur la présence d’un système de vidéoprotection sur la voie publique ou dans les lieux ouverts au public doit être faite par affiche ou pancarte, comportant un pictogramme représentant une caméra.
Ces pancartes doivent être présentes en permanence dans les lieux concernés et elles doivent être compréhensibles pour tout public ».
Nous n’avons pas les connaissances juridiques pour affirmer que cette obligation s’applique même en phase de test. Mais la mairie faisant partie de nos lecteurs les plus assidus, gageons que cet oubli, si oubli il y a, sera très prochainement réparé.