« Annick Le Poul et Gabriel Laumosne se connaissant bien et formant un binôme à part entière de candidats, les réponses aux questions et expressions dans ce questionnaire seront portées par les deux candidats, d’où l’utilisation de la première personne du pluriel.
Nous tenons à remercier Orsay en Action pour avoir proposé ce questionnaire aux candidats qui se présentent à l’élection législative de juin 2017 dans notre 5ème circonscription de l’Essonne. Bien souvent, les tracts ne permettent pas de nous exprimer de façon aussi complète que peut le permettre ce genre de questionnaire. »
Annick Le Poul et Gabriel Laumosne
1) Votre profil
Présentez-vous succinctement.
Quels sont votre situation et votre parcours professionnel ?
Annick est cadre comptable retraitée, vivant aux Ulis, et Gabriel est professeur agrégé de mathématiques en lycée, vivant à Orsay. Nous sommes tous deux habitants de la circonscription et attachés à notre territoire. Pour preuve, nos implications locales: Annick s’est beaucoup investie dans l’aide aux sans-papiers et dans le comité de jumelage de la ville des Ulis avec Sedhiou (Sénégal), ainsi que dans la petite enfance quand elle était maire-adjointe sur ce sujet de la ville des Ulis à la mandature précédente; Gabriel s’est investi dans la lutte contre le Traité Transatlantique (TAFTA) et sur le passage en régie de l’eau/assainissement à hauteur de l’agglomération au sein de l’association Aggl’eau-CPS.
De combien de mandats électifs disposez-vous actuellement ?
Annick est conseillère municipale de la ville des Ulis, sans délégation.
Gabriel est conseiller municipal de la ville d’Orsay, sans délégation.
Pour quelle(s) rémunération(s) ?
Aucune, ni l’un ni l’autre.
Si vous étiez élu le 18 juin, quels mandats conserveriez-vous (ou pourriez-vous être amené à briguer dans les 5 ans à venir) ?
Etant conseillers municipaux sans délégation, nous continuerions à suivre les dossiers de notre ville de très près tout en étant élu-e-s.
2) Vos motivations et aptitudes
Quelles sont les raisons qui vous amènent à vouloir siéger à l’Assemblée Nationale ?
Il reste beaucoup de choses à construire et à inventer dans notre société. En parallèle de ça, l’orientation actuelle du gouvernement ne tend pas à améliorer la qualité des services publics, seuls vrais services rendus à la population. Par ailleurs, une victoire, ou de bons résultats, permettraient de crédibiliser et faire avancer au moins localement tout un tas de projets locaux et nationaux qui nous tiennent à coeur: être mieux soignés, mieux nourris, mieux logés… (Notre programme à retrouver dans notre matériel de campagne ainsi que sur le site du PCF, en cherchant « La France en commun ».). Nous pensons pouvoir apporter quelque chose d’utile et d’innovant à l’Assemblée Nationale et dans la vie quotidienne de nos concitoyen-ne-s et c’est le pourquoi de notre candidature.
Quelle(s) qualité(s) pensez-vous avoir pour endosser cette responsabilité ?
Pourquoi devons-nous voter pour vous plutôt qu’un autre candidat ?
Avant tout, nous sommes des gens comme tout le monde qui sommes à l’écoute de nos concitoyen-ne-s; nous le prouvons au jour le jour dans nos actions municipales respectives. Le député n’a pas qu’une vocation nationale coupée de la réalité de son territoire, mais doit agir pour le faire évoluer et porter les projets nécessaires à son développement et dans le respect de tou-te-s, avec les habitant-e-s. Cela ne se fait pas sans connaissance pointue du territoire, ce que nous avons à force de militer localement. Notre engagement pour le territoire n’est pas apparu soudainement lors de cette élection et ne disparaîtra pas après, quel qu’en soit le résultat.
3) Votre disponibilité
Comment vous arrangerez-vous pour concilier vos obligations professionnelles avec votre mandat de député ?
Annick étant retraitée, cela ne posera pas de problème sur le plan des obligations professionnelles. Gabriel ne souhaite pas devenir un professionnel de la politique et aménagera son emploi du temps de professeur avec une décharge, se gardant une demi-journée à une journée par semaine pour continuer à enseigner, garder un contact avec des personnes de la vie de tous les jours, notamment jeunes.
A quelle fréquence comptez-vous être présent ?
Tout le temps, dès qu’il s’y passe quelque chose auquel nous pouvons participer et être utile. Cela peut sembler utopique mais des députés y arrivent. C’est même un député communiste, André Chassaigne, qui est le plus assidu dans sa mission à l’assemblée. Nous voulons nous inscrire dans ses pas.
– Dans l’hémicycle ?
Dès qu’il y aura un vote et qu’il n’y aura pas une commission en même temps, auquel cas nous verrons au cas par cas.
– Dans les commissions ?
Systématiquement ou presque (s’il y a vote en même temps).
4) Votre utilité, activité et efficacité
Avez-vous l’intention de prendre des attachés parlementaires ?
Oui. Nous n’avons pas l’ensemble des connaissances juridiques nécessaires à l’élaboration de lois ainsi qu’à l’examen de l’ensemble des propositions de lois qui nous parviendront. Il nous faudra donc le support technique nécessaire. Nous veillerons cependant à prendre dans notre équipe des attachés parlementaires véritablement mus par l’envie de changer les choses, et non pas par des ambitions politiques personnelles.
– Combien ?
– Pour quelle(s) fonctions ?
Cela dépend du rôle que nous jouerons à l’Assemblée ainsi que dans les commissions afférentes.
Avez-vous l’intention d’avoir une permanence dans notre circonscription et si oui dans quelle ville ?
Oui bien sûr, c’est le moyen le plus facile d’avoir un vrai contact physique avec nos concitoyen-ne-s sur rendez-vous. A notre permanence, les habitant-e-s pourront déposer des messages, nous rencontrer… Cette permanence pourrait se trouver de préférence aux Ulis, ou sinon sur Orsay.
– A quelle(s) fin(s) avez-vous l’intention d’utiliser votre réserve parlementaire ?
– Notre commune pourra-t-elle en bénéficier même si notre Maire n’est pas de votre bord politique ?
Question pertinente car l’utilisation des réserves parlementaires est souvent soupçonnée de clientélisme. Cette réserve ne devrait pas avoir pour but d’asseoir ou d’acheter des positions politiques. Au contraire, cet argent n’est pas notre argent! Nous sommes pour en laisser l’usage pour toute ou grande partie à la sagesse collective via appels à projets. Chaque personne, organisation ou collectivité voulant monter un projet d’utilité publique pourra déposer un dossier auprès de nous. Puis à une date fixée dans l’année, nous consulterons les habitant-e-s pour connaître les projets qu’ils veulent voir être portés par cet argent public.
– Quels sont les projets de lois (ou domaines législatifs) dans lesquels vous avez l’intention de vous investir ?
De par son expérience d’élue et de militante, Annick pourrait s’investir dans l’enfance et la jeunesse, ainsi que dans la défense des services publics (poste, hôpitaux…)
Gabriel reprendrait aussi le côté défense des services publics (il travaille déjà beaucoup sur l’hôpital) et pourrait s’investir sur le terrain de la lutte contre les discriminations (sexiste, racistes, homophobes, religieuses…), thème qui lui est cher. (En témoignent les accords -e- qui ponctuent ces réponses.)
5) Votre positionnement politique
Avez-vous l’intention de siéger au sein d’un groupe parlementaire et si oui lequel ?Dans ce cas suivrez-vous systématiquement les consignes de vote de votre groupe ?
Oui, car unis avec des élu-e-s qui partagent nos idées nous serons plus forts pour porter notre voix! Nous rejoindrons le groupe de gauche alternative constitué des députés communistes, front de gauche et Insoumis. Cependant, il ne faut pas confondre groupe d’individus et individus: notre seule boussole pour les votes est l’intérêt de nos concitoyen-ne-s, et non pas l’intérêt d’un petit groupe d’individus.
Concernant la confiance au gouvernement, s’il était reconduit après le 18 juin, que voterez-vous une fois élu (pour, contre ou abstention) et pourquoi ?
Nous voterions contre: nous ne pouvons pas cautionner le programme présidentiel du candidat Macron, qui n’est que la poursuite appuyée des politiques menées précédemment; c’est bien Emmanuel Macron qui, étant secrétaire général de l’Elysée, a écrit nombre de lois décriées publiquement par la suite, avec toujours plus de casse du service public (notre hôpital et nos bureaux de poste en témoignent).
6) Votre positionnement par rapport à des sujets concrets
Quel est votre positionnement sur les sujets suivants ? Lesquels pourraient bénéficier de votre soutien et de votre influence en tant que député ?
Au niveau local (ou ayant une incidence locale)
– La candidature de Paris Saclay à l’exposition universelle de 2025.
Contre, il y a peut-être mieux à faire que de dépenser des milliards dans un projet tape-à-l’oeil quand la paupérisation/précarisation d’une partie de la population en France n’a jamais été aussi prononcée.
– Le développement du plateau de Saclay.
Il est difficile de s’opposer aux chantiers déjà en cours. Par contre, pour préserver notre cadre de vie et arrêter cette course au béton qui n’a ni queue ni tête, et qui ne profite même pas à nos populations, nous nous opposerons à toute avancée du béton sur le plateau. D’autant que nous voulons instaurer et généraliser les circuits courts d’approvisionnement, que ce soit pour nos commerces ou nos cantines publiques, et que la proximité des producteurs installés sur le plateau est une aide précieuse. Le développement accru du plateau va aussi avoir des effets néfastes sur la circulation des personnes, avec un accroissement des flux automobiles et du RER alors que ceux-ci sont déjà en crise trop régulièrement et que rien n’est vraiment prévu ou financé pour améliorer la situation. Enfin, la bétonisation du plateau a déjà et aura encore plus d’impacts sur l’infiltration d’eau et le ruissellement des eaux de pluie, qui ne pourront plus être absorbées par le sol mais seront conduit dans la vallée, augmentant le niveau de nos rivières et augmentant les risques d’inondations. C’est un des sujets incontournables pour le député de notre circonscription.
– La réalisation de la ligne de métro n°18.
Nous nous sommes déjà exprimé là-dessus à plusieurs reprises, et en cohérence avec ce qui est écrit précédemment, nous ne sommes pas pour le projet de ligne 18 en l’état, en accord avec plusieurs études ministérielles et gouvernementales par ailleurs. Nous voulons que cette ligne ne traverse pas le plateau, véritable porte ouverte à la désanctuarisation des terres agricoles préservées sur le plateau, mais que le tracé soit prolongé vers l’est jusque vers Villeneuve Saint-Georges et après, étant vraiment utile pour l’ensemble de nos populations et desservant vraiment des gens et zones déjà habitées en manque de transports dans ce sens.
– Le transfert de l’hôpital d’Orsay.
Contre, nous voulons un moratoire sur le projet. D’une part parce que très peu de personnes ont eu leur mot à dire sur le sujet, alors que c’est un projet qui nous concerne tou-te-s et que cette non-consultation est contraire à la loi. Nous pensons également que le projet actuel ne va pas répondre aux besoins de la population. Chiffres à l’appui, le futur hôpital est sous-dimensionné, coûte cher et est difficile d’accès. Les petites structures que veut laisser l’hôpital sur Longjumeau, Sainte Geneviève des Bois et Juvisy seraient clairement sous-dimensionnées (4 passages à l’heure pour une plage horaire d’ouverture quotidienne de 12 heures, pas de quoi absorber les 85000 passages aux urgences de Longjumeau mais de quoi embouteiller le futur seul hôpital de la zone) et seraient majoritairement privées, réduisant l’offre de santé publique et ne permettant pas à tout le monde d’accéder à des soins de qualité. Dernier élément parmi d’autres: la destruction des terrains des hôpitaux, en centre-ville tous trois, poserait un problème évident de spéculation immobilière. Diverses sociétés se sont déjà manifestées d’ailleurs sur le sujet. Nous nous battrons, ce que nous faisons déjà avec nos moyens, sur ce sujet de façon appuyée.
– Le développement de voies de circulations douces (continuité entre les communes, aménagement du rond-point de Mondétour-Courtaboeuf).
Essentiel, il faut y mettre les moyens nécessaires et nous pourrons nous battre sur le sujet.
– L’exonération de la taxe d’habitation.
Qui n’en est pas une. Au final, comme annoncé, c’est l’Etat qui va assurer cette charge fiscale, qui va se délester sur les collectivités territoriales par des hausses d’impôts et ou des baisses de dotations aux collectivités, ce qui se traduira par une augmentation des impositions locales ou par des coupes drastiques et massives dans les services publics existant. Contre donc, on n’est pas des pigeons!
– La baisse des dotations de l’État aux collectivités locales.
Contre, en accord avec ce qui est dit précédemment. Nous nous battons depuis des années contre cela. Ce sont des services entiers qui ferment dans nos collectivités ou qui sont donnés au secteur privé, ces derniers n’ayant que leur profit pour objectif et non pas l’intérêt général. Nous nous battrons sur le sujet pour que nos collectivités puissent avoir les moyens d’exister et de remplir convenablement leurs missions de service public.
Quel est votre positionnement sur les sujets suivants ? Lesquels pourraient bénéficier de votre soutien et de votre influence en tant que député ?
Au niveau général
– L’assouplissement de la réforme des rythmes scolaires
Cela dépend du contenu final de cet assouplissement. Le système aujourd’hui en place est profondément injuste: les collectivités plus aisées peuvent mettre en place des activités diverses et de qualité, quand celles qui n’en ont pas les moyens se contentent de faire de la garderie ou des jeux dehors dans la cour. De plus le système actuel ne sert pas toujours l’intérêt des enfants mais plutôt le rythme des parents, bon nombre de mairies mettant des TAP le vendredi après-midi pour que les parents puissent prendre leurs enfants plus tôt et partir en week-end. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut aggraver la situation avec un « assouplissement » dont on ne connaît pas exactement le contenu. C’est un des sujets de prédilection d’Annick qui mettra du coeur à l’ouvrage.
– L’énergie nucléaire
Nous ne sommes pas pour en tant que tel. Nous sommes d’abord pour éliminer les énergies carbonées, produisant incomparablement plus d’effet de serre via les gaz qu’ils émettent que ne produisent les énergies « décarbonées ». Parmi ces énergies décarbonées, il faut mettre le paquet financier et de recherche sur les énergies renouvelables. En attendant de trouver un système énergétique dont l’approvisionnement et le stockage en électricité renouvelable est viable, nous préférons l’énergie nucléaire au charbon et au gaz, plus polluants.
– L’indépendance de la justice
Essentielle si nous voulons un système démocratique qui fonctionne bien.
– La simplification des contraintes administratives pour les artisans et les PME
Etant donné que c’est le secteur le plus dynamique de notre économie, nous devons en faciliter le développement. Les artisans et PME n’ayant pas les capacités nécessaires pour traiter l’ensemble des contraintes administratives actuelles dans un temps raisonnable, il convient de les alléger. Il faut aussi sortir d’un système de plus en plus précarisant pour ces petites structures.
– La loi de moralisation de la vie publique
Nous sommes évidemment pour toute loi allant véritablement dans le sens d’une moralisation de la vie publique. A cet égard, nous serons particulièrement actifs dans son élaboration et dans les débats qui s’en suivront.
– Le cumul des mandats (à la fois en nombre et dans la durée)
Un même mandat doit être limité dans le temps, et une même personne ne doit pas pouvoir cumuler plusieurs mandats en même temps. Deux mandats exécutifs simultanés semblent humainement incompatibles et nous croyons à la pluralité nécessaire de la représentation de nos concitoyen-ne-s.
7) Votre bilan
Complétez cette phrase :
« En 2022, je serai satisfait de mon mandat de député-e si la vie des Français-es ainsi que des citoyen-ne-s de notre circonscription est meilleure qu’en 2017: plus de pouvoir d’achat, plus de services publics, plus de solidarité et moins de haines. »
Publications du candidat
Tract :
Bulletin de vote :
Profession de foi :